René Lacôte est né le 13 février 1913 au Fouilloux en Charente-Maritime d’un couple d’agriculteurs. Pupille de la Nation (son père, croix de guerre, ayant été amputé d’une jambe en 1916). Interne au lycée Montaigne de Bordeaux, il y fréquente Gaëtan Picon qui lui fait découvrir le surréalisme. Dès dix-sept ans, il publie à compte d’auteur ou dans de petites revues, ses premiers poèmes qu’il soumet à Max Jacob avec qui il se lie d’amitié. Max Jacob va l’aider à épurer son écriture. Plus tard il ralliera les poètes des "Feuillets de l’Îlot" puis ceux de l’École de Rochefort. À la veille de la guerre il rejoint Paris, où il ouvre sa librairie Vulturne à dominante poétique qui très vite deviendra lieu de rencontre pour des intellectuels résistants.

En février 1944 il est arrêté, emprisonné à Fresnes pour quelques semaines (La Saison Noire) . Il semble qu’il n’ait plus écrit de poésie à partir de 1946, préférant se consacrer à la critique littéraire dans les colonnes des Lettres Françaises . Il écrira une multitude de préfaces, ainsi que pour les "Poètes d’aujourd’hui" de Seghers (Anne Hébert, Tristan Tzara, Claudel) . Sa passion : faire découvrir les poètes. Comme le définit si bien Tristan Hordé : René Lacôte, un passeur. En août 1949, il épouse Claudine Liétard dont il divorcera en décembre 1952. De santé très fragile, il mourra sans descendance à Bordeaux le 15 Août 1971. Sa bibliothèque, ses archives et ses biens de sa maison à Chanteloup-les-Vignes ont été dispersés. Nous avons cependant réussi à rassembler, avec l’aimable complicité de divers éditeurs et de collectionneurs, l’essentiel de l’œuvre poétique de ce poète injustement oublié.